Une révolution spontanée, étendue à l'ensemble de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (ANMO)

A) Elément déclencheur

Mohamed BOUAZIZI, véritable symbole de la révolution

Qui aurait pu prédire il y a seulement quelques années qu'une telle révolution aurait eu lieu ? Très peu de personnes en tout cas, tant le dictateur Ben Ali (Tunisie) était accroché au pouvoir. Après un long règne d 'environ 23 ans, personne ne s'attendait à ces révoltes.
L'acte qui a déclenché le mouvement révolutionnaire était pourtant représentatif d'un malaise profond. Dans la ville de Sidi Bouzid en Tunisie, un vendeur de fruits et légumes nommé Mohamed BOUAZIZI s'est immolé dans le désespoir, suite à la perquisition de sa marchandise par des policiers le 17 décembre 2010. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, les tunisiens n'en peuvent plus de la corruption de leurs dirigeants, du chômage croissant (plus de 13% de la population active, et 30% chez les jeunes), du manque de libertés et de l'injustice. Des premières manifestations apparaissent, les toutes premières d'une longue série.

B) Mouvement généralisé

La Tunisie entre dans une toute nouvelle ère, une ère révolutionnaire de droits et de libertés individuelles lorsque Ben Ali quitte le pouvoir le 14 janvier. Un mois après le début des manifestations, d'autres peuples suivent la même voie de révolte, et ce en très peu de temps. C'est le cas de pays comme l'Egypte, la Libye, le Barhein et le Yémen, ainsi que la Syrie. Cette géante et puissante vague de révolutions qui s'abat sur les pays arabes donne alors lieu au printemps arabe et occupe le devant de l'actualité mondiale.

Un mouvement qui se généralise

Démarrons avec le Yémen, pays très éloigné de la Tunisie et qui a néanmoins entamé sa révolution le 27 janvier 2011, preuve de la rapidité dans l'espace de cette contagion révolutionnaire. Les manifestants se disent pacifistes mais la répression exercée par le pouvoir en place ne l'est pas, et le trafic d' armes croissant dans le pays, au vu de l'existence de plusieurs dizaines de millions d' armes en circulation, ne peut guère améliorer la situation. Les modes d'actions des manifestants restent principalement les manifestations, la circulation et l'échange d'oeuvres artistiqtiques et littéraires. Autant de moyens possibles, qui ont aussi été utilisés dans d'autres pays révoltés.
Continuons avec l'exemple Egyptien qui voit dès le 25 janvier des manifestations sans précédent contre le régime en place de Moubarack, le tout accompagné de nombreuses immolations. Après 18 jours de manifestations incessantes, le dictateur démissionne. La joie du peuple explose au Caire notamment place Tahir, lieu incontournable de rassemblements et de manifestations. En Jordanie, en Algérie, au Yémen et au Maroc s'ensuivent des tentatives de soulèvement aussitôt réprimées par l'armée et par les promesses des dictateurs en place; on voit alors se profiler des situations fragiles qu' il faudra étudier au fil du temps, la stabilité de ces situations semblant incertaine à plus long terme.
En Lybie le dirigeant Kadhafi sera vaincu après une longue lutte. Un mois après la révolution tunisienne, des violences explosant à Benghazi prennent de l'ampleur; on compte plusieurs morts et blessés lors de « la journée de la colère » (lancée sur facebook). Malheureusement, la Libye se situe dans un environnement complexe, le territoire est très grand, il est constitué de plusieurs tribus (fidèles à différents camps, du côté des rebelles ou bien du pouvoir en place) qui mettent du temps à se rassembler; en lien avec un manque d’ identité nationale, qui différencie la Lybie des autres pays, la transition vers un gouvernement démocratique est plus complexe. Ce mouvement révolutionnaire s'étend en un temps record, et se traduit par une expression de la violence quasi quotidienne (soldats mêlés aux civils, tensions dans les villes, climat d'insécurité).

Mais la grande majorité des pays impliqués sont toujours dans une transition qui met du temps a se concrétiser, ainsi plus les révolutions durent, plus elles sont meurtrières et choquantes.

C) Rôle de l'armée

Enfin, chaque révolution à sa particularité de part sa durée, son degré de violence... Ainsi, nous nous intéressons au rôle qu'a joué l'armée car elle n'a ni les mêmes modes de pensées ni les mêmes modes d'actions au sein des différents pays révoltés.

Premièrement, la Tunisie est le pays le plus aisé à commenter puisque le renversement du dictateur date déjà de plus d'un an. L'armée n' est pas directement mêlée au pouvoir politique parce que ses membres n' ont pas le droit de vote, et les militaires tunisiens disent même que dans une démocratie, le pouvoir appartient aux civils. Cette position vis-à-vis de la politique rend l'armée plus neutre, et c'est pour cela que celle-ci prend alors le parti des manifestants lors de la révolution. Les militaires encadrent les manifestations, et le général Rachid Ammar refuse clairement de tirer sur les manifestants, ce qui fait alors pression sur Ben Ali. Parmis les pays de la rive sud de la Méditerrannée, c'est le seul pays dont l'armée n'aura pas tiré sur la population. De plus, l'armée monte la garde pour éviter d' éventuels pillages dans Tunis, et assure le rétablissement de la sécurité. C'est un acteur majeur de la transition vers un régime démocratique.
Contrairement aux policiers mal aimés (corrompus) elle est parfois applaudie dans la rue par les passants.

Ensuite, le 11 février Moubarak est renversé en Egypte, et l'armée est alors chargée d'assurer une transition démocratique, mais la place de l' armée n'est pas comme en Tunisie, notamment son budget est gardé secret; ce budget occupe une part très importante dans l’économie du pays, le sujet est presque tabou et les informations manquent. On sait malgré tout que le cap des 1000 morts a été dépassé en Egypte.

La plupart des gouverneurs égyptiens sont issus de l’armée, et d'ancien militaires sont également à la tête d'un certain nombre d'entreprises privées. Cela veut dire que ce sont des structures liées à l'armée qui détiennent des moyens de productions, des biens immobiliers, des propriétés terriennes, des forces de productions industrielles. La principale difficulté de l’armée sera de préserver une image bonne et rassurante.

Au Caire, un manifestant à l'audace de faire face à l'armée dans la rue


Pour finir, le cas de la Syrie semble le pire, puisque les journalistes étrangers sont interdits et que le dictateur Bachar Alassad est toujours en place, compte bien rester au pouvoir et n'hésite pas la moindre seconde à utiliser l'armée pour tirer sur sa population. On compte déjà plus de 5000 morts (militaires plus civils), ce qui est consternant.
Hormis ce nombre effroyable de morts, il ne faut pas oublier le nombre incalculable de blessés et de manifestants torturés. Blessures et atteintes graves à la liberté sont dénoncées de vive voix par les organismes tel que la Croix Rouge ou Médecins Sans Frontières, et dès lors que les blessés sont soignés, ceux-ci retournent aux manifestations, et sont alors de nouveau prêts à subir de nouvelles tortures, voire la mort.
Un réel climat d' insécurité est présent, l'accès à internet est devenu plus que mission impossible, les pénuries (alimentation, produits liés au commerce extérieur coupé) ne tarderont pas à arriver.
La situation est critique pour un peuple qui dispose de peu de moyens matériels face à la puissance militaire de la dictature.

(cf interview "Rôle de l'armée")

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