Les aides extérieures

Ces révolutions n’auraient pu se développer sans les résidents de ces pays. Il aura fallu des affrontements de rue et beaucoup de sang pour qu’enfin les gouvernements se décident à céder le pouvoir. Cependant, des aides extérieures, militaires ou pas, ont accéléré la chute de ces dirigeants.

A) L’implication des médias

Il y a eu tout d’abord une aide que l’ont peut qualifier de pacifique. Cette implication est née de l’information. En effet, les blogueurs et autres journalistes relayaient sans cesse ce qui se passait dans les pays sous révolution. Comme par exemple la désormais célèbre Tunisian Girl, alias Lina Ben Mhenni. Cette jeune tunisienne, née en 1983, a publié la première des photos de cadavres et de blessés victime de la répression sur son blog. Ce blog a d’ailleurs été élu "Meilleur Blog de l’Année 2011 par la « Deutsche Welle Blog Awards » et son auteur, Lina Ben Mhenni, a été déclarée nobélisable par Kristian Berg Harpviken, directeur du Peace Research Institute Oslo qui influence l’attribution des prix Nobel.
Le site web Socialbakers.com annonce le chiffre de dix millions d’utilisateurs de Facebook dans la région du Maghreb, sans compter la Libye. 77% des internautes tunisiens disposent d’un compte Facebook, et ils sont au nombre de 2,8 millions de personnes, soit presque le même nombre qu’en Algérie. Par contre c’est le Maroc qui compte le plus d’utilisateurs de Facebook, 4 millions de personnes. 451.000 nouveaux comptes Facebook ont été créés au Maroc au cours des six derniers mois. Ces blogs et ces évènements créés sur Facebook n’auraient pas étés possibles sans Internet (cf interview "Réseaux sociaux, internet"). Cet outil, qui est maintenant universel, a pourtant été coupé par les autorités, notamment en Egypte, ou même le réseau mobile a été coupé. Pour aider ces populations à se retrouver sur les réseaux sociaux, un cyber-militant suédois, Christopher Kullenberg, connu pour avoir fondé Télécomix, a rétabli Internet en Egypte avec son réseau de pirates. Il dialoguait avec un égyptien lorsque la conversation a été coupée. C’est cet événement qui lui a insufflé l’envie de rétablir le net en Egypte. Les Egyptiens ont donc pu continuer à être connectés et à échanger des informations avec le monde malgré la coupure gouvernementale. Ces informations une fois sorties du pays étaient ensuite relayées par les chaînes de télévision, comme Al Jazeera, par exemple.

Cette photo montre des manifestants égyptiens qui portent une pancarte indiquant que la révolution a été télévisée par Al-Jazeera.

Cette chaîne appelée aussi « La Voix des Arabes » n’a eu de cesse que de relater les faits de ces révolutions. Ce média, accessible à tout le monde car il suffit d’avoir une télévision et de comprendre la langue, a été largement plus important que l’emploi d’Internet. En effet, en Egypte, il y a 229 postes de télévisions pour 1000 habitants contre 137 ordinateurs connéctés à Internet pour ces 1000 mêmes habitants. Cependant Al Jazeera a joué sur les deux tableaux car son site Internet aussi a été très fréquenté. Ainsi il a eu 3 millions d’entrés par jour pendant ces révolutions dans le monde arabe. Cette fréquentation a accru les protestations contre les violences que les populations subissaient.
Ces informations parvenues aux oreilles des pays occidentaux, ils ont voulu réagir. Et cela malgré l’échec de la guerre d’Irak qui a montré aux états occidentaux qu’il était dur d’intervenir dans les pays arabes. Ils ont voulu aider ces peuples de plusieurs manières.

B) L’implication occidentale : aide financière et intervention militaire.

D’une part en leur octroyant une aide financière. Ainsi le G8 a débloqué, pour « soutenir et accompagner un mouvement historique de transformation profonde », environ 80 milliards de dollars et envisage une quarantaine de milliards d’euros pour 2013.

Barack Obama et Nicolas Sarkozy au sommet du G8 à Deauville (Calvados), le 27 mai 2011.

D’autre part, par des interventions militaires. En effet, pendant que des forces spéciales entraînaient les insurgés, en Lybie, l’OTAN a réalisé plusieurs centaines de frappes aériennes. Cette opération tenait à cœur à Nicolas Sarkozy, président de la République française. Il a donc formulé cette demande au conseil de sécurité de l’ONU et a été suivi par le premier ministre anglais. Il a également obtenu le soutien d’Obama et de la Ligue Arabe. L’ONU a autorisé l’opération et l’OTAN a réalisé les frappes aériennes. L’OTAN a donc protégé les villes de Mysrata et Benghazi contre les forces de Khadafi. L’opération s’arrête le 31 octobre 2011, le jour de la mort de Khadafi.
Cette intervention remet à jour le débat sur les différentes raisons que peut avoir un pays d’entrer en guerre : il peut agir par légitime défense, pour défendre son territoire, s’il est attaqué. Mais il peut aussi obéir à « un devoir d’ingérence » pour des raisons humanitaires. Ce débat a fait rage lors de l’intervention française au Kosovo. C’est à ce devoir que les occidentaux ont de nouveau obéi en intervenant en Libye. Ils ont pensé éviter ainsi un massacre à grande échelle (certains allant même jusqu'à employer le mot de génocide) des tribus insurgées par Khadafi. Mais certains ont remarqué que l’Occident avait des intérêts économiques à cette intervention.

(cf interview "Les différentes types de conduites diplomatiques de la France"

C) Le rôle spécifique de la Ligue Arabe

Il ne faut pas négliger non plus le rôle de la Ligue Arabe. Cette organisation est un observateur de l’ONU qui opère depuis le 22 mars 1945. Principale organisation politique du monde arabe, c'est une association de 21 États souverains auxquels s'est ajoutée récemment l'Autorité palestinienne, membre à statut particulier auparavant. La Ligue punit plus les gouvernements qu’elle n’aide les populations. En effet, elle peut prendre des sanctions contre tous les pays membres. Elle avait manifesté l’intention de geler les rapports économiques de ses pays membres avec la Lybie, mais elle n’a pas eu à le faire, car l’OTAN a fait tomber le régime.

Le 12 Mars 2011, la Ligue Arabe se rencontre pour discuter du cas Lybien.

En revanche, elle a mis à exécution le même type de menaces le 15 janvier 2012, à l’encontre de la Syrie. Ces sanctions comprennent un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et des comptes bancaires du gouvernement dans les pays arabes, la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie et une interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables à déterminer, selon la résolution votée par la Ligue. Sur les 21 membres de la Ligue arabe - sans compter la Syrie suspendue mi-novembre -, 19 ont voté en faveur de ces sanctions, tandis que l'Irak et le Liban s'en sont "dissociés".

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